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À la Une

Territoire Palestinien Occupé

Action contre la Faim augmente l’aide aux agriculteurs de Gaza

« Le secteur agricole de Gaza a connu d’immenses perturbations ces dernières années en raison de la pandémie de COVID-19, de la crise ukrainienne, des conflits prolongés dans la bande de Gaza et du changement climatique », explique un expert en sécurité alimentaire d’Action contre la Faim à Gaza, « mais depuis le 7 octobre, la situation s’est aggravée pour atteindre un niveau de détérioration sans précédent ».

L’aide immédiate fournie par Action contre la Faim se concentre sur plusieurs domaines clés :

  • des fournitures d’urgence telles que des semences, des engrais et des outils agricoles pour reprendre les activités agricoles ;
  • la réparation et la reconstruction des infrastructures endommagées telles que les serres, les systèmes d’irrigation et les ressources en eau ;
  • un soutien technique et une formation sur les pratiques agricoles sûres.

Les équipes d’Action contre la Faim se concentrent sur les installations d’énergie renouvelable, la conservation de l’eau et les technologies agricoles intelligentes afin de construire un secteur agricole résilient capable de résister à la crise actuelle et à toute crise future.

« Nos activités axées sur la sécurité alimentaire à Gaza ont deux objectifs principaux : fournir de la nourriture pour assurer une alimentation équilibrée à la population et soutenir le redressement du secteur agricole pour rétablir les moyens de subsistance et la dignité », explique Giulia Pizzicannella, experte en sécurité alimentaire au sein de l’équipe d’urgence d’Action contre la Faim.

La crise actuelle met des milliers de vies en danger : les communautés sont confrontées à de graves difficultés d’accès aux denrées alimentaires de base en raison du manque de garanties dans l’acheminement des fournitures et des perturbations constantes dans l’accès aux marchés locaux, ce qui entraîne une dépendance croissante à l’égard de l’aide humanitaire. L’invasion destructrice de Rafah au début du mois de mai n’a fait qu’aggraver les effets du conflit, en démantelant encore davantage une grande partie du marché local et en rendant l’accès aux produits de base presque impossible.

 

Situation actuelle des agriculteurs et des terres agricoles à Gaza

 

La plupart des agriculteurs restants sont incapables d’accéder à leurs terres et, ceux qui le peuvent, les trouvent endommagées ou détruites. Environ 41 % du territoire de Gaza est constitué de terres agricoles et, selon les images satellites prises entre mai 2017 et 2024 analysées par l’ONU, plus de la moitié (57 %) des champs de culture et des terres arables de Gaza ont subi une détérioration, comme en témoigne une baisse significative de la densité et des conditions phytosanitaires. Sur ces terres endommagées, environ 61 % étaient des vergers, 19 % des légumes et 20 % des céréales.

Les images satellite indiquent que le passage de véhicules lourds, les bombardements et d’autres agressions liées au conflit ont endommagé non seulement les terres, mais aussi les infrastructures agricoles dans la bande de Gaza : près de 33 % des serres ont été endommagées, plus de 46 % des puits, près de 65 % des panneaux solaires et plus de 2 300 infrastructures agricoles ont été totalement ou partiellement détruites. La destruction des infrastructures civiles, y compris celles nécessaires à la production et à la distribution des denrées alimentaires, telles que les fermes, les marchés, les systèmes d’approvisionnement en eau, les moulins et les sites de traitement et de stockage des denrées alimentaires, constitue une violation directe du droit humanitaire international, notamment de la résolution 2417 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui condamne la famine et le refus d’accès humanitaire en tant qu’armes de guerre.

093A1449-min © Action contre la Faim

 

Marchés locaux et prix des denrées

 

Les déplacements massifs de population ont également eu un impact dévastateur sur la production agricole et ont entraîné une augmentation significative des prix des denrées alimentaires. De nombreux agriculteurs ont perdu l’accès aux terres qu’ils cultivaient depuis des décennies, perdant ainsi non seulement leur gagne-pain, mais aussi une partie de leur histoire.  Malgré ces difficultés, certains agriculteurs continuent à cultiver leurs terres, tout en maintenant une production limitée.

« L’entrée d’outils, d’intrants et de matériaux agricoles à Gaza est cruciale pour préserver la continuité et la résilience du secteur agricole de Gaza. Après près de neuf mois de blocus, les marchés locaux connaissent un épuisement progressif des fournitures essentielles, telles que les feuilles de nylon utilisées pour les serres, qui servent désormais à fabriquer des tentes. Ce changement, associé à une aide humanitaire limitée, a exercé une pression énorme sur les activités agricoles locales pour maintenir la sécurité alimentaire », ajoute l’expert en sécurité alimentaire d’Action contre la Faim à Gaza.

Selon l’analyse alarmante publiée fin juin par la classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC), l’ensemble de la population de la bande de Gaza est en situation de grande insécurité alimentaire et risque de souffrir de la famine : Les familles gazaouies continuent d’être confrontées à un accès totalement inadéquat à des aliments nutritifs.

 

L’avenir de l’agriculture dans la bande de Gaza

 

Même en cas de cessez-le-feu, le rétablissement de la production agricole d’avant le conflit sera un processus long et complexe. Les agriculteurs auront besoin d’un soutien continu pour réhabiliter leurs terres et reconstruire leurs moyens de subsistance. Ce soutien doit être global et porter non seulement sur les besoins agricoles, mais aussi sur le logement, la santé et le bien-être psychologique.

 

Le travail d’Action contre la Faim avec les agriculteurs locaux

 

Action contre la Faim met en œuvre plusieurs interventions cruciales pour soutenir les agriculteurs locaux, telles que la réhabilitation de serres et de terres agricoles, en surmontant des difficultés telles que le manque d’intrants essentiels sur le marché local. Pour ce faire, le personnel recherche d’abord des fournisseurs afin de garantir l’accès aux semences et autres intrants essentiels, tels que les engrais et les insecticides. Cet effort est essentiel pour que les agriculteurs puissent à nouveau cultiver des produits de base du régime alimentaire palestinien, tels que les tomates, les concombres, les oignons et les aubergines.

Les relations de l’organisation avec les agriculteurs locaux, forgées au cours des vingt années pendant lesquelles Action contre la Faim a travaillé dans les territoires palestiniens occupés, ont été déterminantes pour comprendre les besoins et fournir le soutien nécessaire.  Les dégâts, la destruction et le manque d’accès à la terre, ainsi que la grave pénurie de carburant et d’électricité, sans oublier la contamination de l’eau, ne donnent qu’un aperçu des défis auxquels sont confrontés les agriculteurs de Gaza à l’heure actuelle. Même avant la guerre, en raison du blocus de la bande de Gaza qui dure depuis des décennies, l’accès aux intrants agricoles essentiels, au carburant, à l’électricité et à l’eau potable n’était pas garanti. Aujourd’hui, il est plus difficile que jamais d’assurer l’approvisionnement en carburant et d’explorer des solutions alternatives telles que l’énergie solaire pour l’irrigation.

Face à ces innombrables défis, le personnel d’Action contre la Faim à Gaza continue de soutenir les populations agricoles locales, démontrant ainsi l’engagement de l’organisation en faveur de la reprise du secteur agricole à Gaza. Ces mesures sont non seulement essentielles pour atténuer la crise alimentaire actuelle, mais aussi pour maintenir l’espoir et la dignité d’une population qui a enduré trop d’années de conflit et de traumatisme.

 

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