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RDC Kasai © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

À la Une

République Démocratique du Congo

Au Kasaï : les défis du retour à une vie digne

Celle-ci a souvent été amplifiée par l’instabilité politique et les problématiques liées à la gestion du secteur du diamant, autrefois principale activité de la région et raison pour laquelle plusieurs familles ont laissé de cote les activités agricoles. En 2017, la crise Kamina Nsapu avait déplacé des milliers de personnes. Aujourd’hui, alors que les familles sont retournées dans leurs villages, elles luttent quotidiennement pour assurer leur sécurité alimentaire.

La chute progressive des activités diamantaires dans la région du Kasaï ainsi que le conflit de 2017 ont aggravé l’insécurité alimentaire des communautés locales. En effet, entre 2020 et 2021, on dénombrait environ 1,9 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aigue dans le Kasaï¹.

Bien que la situation soit relativement calme actuellement, il y a environ cinq ans, la situation sécuritaire dans la zone a subitement changé à la suite des affrontements entre les forces régulières de la RDC et la rébellion Kamwina Nsapu. Ces affrontements ont provoqué la perte de vies humaines, des déplacements, entraînant 1,3 millions de personnes à l’intérieur du pays, et hors du pays ainsi que des violations des droits humains qui ont profondément impacté la santé mentale des populations

Depuis l’été 2019, les mouvements retours des déplacés dans leurs localités d’origine ont commencé dans des conditions extrêmement critiques. « Nous intervenons ici Makumbi parce qu’il y a une crise en 2017 de Kamwina Nsapu, explique Magenda Landry, Responsable volet production végétale du département sécurité alimentaire et moyens d’existence, la population s’est déplacée de leurs villages vers les villages voisins, et désormais ils sont retournés chez eux.  »

"En retournant chez eux, ils ont perdu leurs moyens de base, tout ce qui est stock des semences et outils."
Magenda Landry
République Démocratique du Congo, Responsable volet production végétale

Les déplacés internes ainsi que les congolais réfugiés en Angola désormais retournés sont les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire. La réponse humanitaire lors de la crise des Kamnuina Nsapu et lors des retours des congolais d’Angola a été insuffisante compte tenu de l’ampleur des besoins. Pour soutenir ces populations de retour chez elles et les aider à retrouver les moyens d’assurer leur quotidien et leurs moyens d’existence, Action contre la Faim a développé un projet de résilience financé par l’Union Européenne.

RDC Kasai © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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Renforcer les moyens de subsistance des populations

 

Un problème structurel majeur au Kasaï est lié à la priorisation des activités diamantifères par les populations, au détriment des activités agricoles. Au fil des ans, des familles ont investi du temps et des ressources dans le processus d’exploitation minière en tant que main-d’œuvre bon marché et souvent dans des situations dangereuses.

Le résultat est une perte progressive et collective du savoir-faire agricole. En effet, aujourd’hui, le Kasaï importe une grande partie de sa nourriture des autres provinces et de l’Angola, alors qu’il existe d’importantes possibilités de développement de la production agricole locale. Action contre la Faim se base sur ce potentiel de la zone et sur le désir des familles de chercher des moyens de subsistance dans l’agriculture.

Entre décembre 2018 et décembre 2021, nos équipes ont donc mis en œuvre un programme de résilience qui vise le renforcement des moyens de subsistances des populations, en particulier les familles les plus vulnérables, dans la province du Kasaï.

Au total 413 718 personnes ont participé à nos activités, comme Muanza Mulamba Salomon qui a reçu des chèvres pour lancer son petit élevage. « Action contre la Faim est arrivée après la guerre qui a ravagé tant de villages et notre communauté, raconte cet habitant du village de de Mulamba Tshionza. J’ai reçu personnellement deux chèvres, je les ai gardées et elles ont donné naissance à deux petits. » Formé aux pratiques de vente et de développement de son troupeau, Muanza a gardé son couple reproducteur et a cédé la première portée de chevreaux à un autre bénéficiaire du programme pour que ce dernier puisse également créer son troupeau. « Depuis, j’ai eu quatre chevreaux et ça sert ma famille. Je vends la viande pour les achats de la famille, pour acheter les habits pour les enfants, pour acheter la nourriture pour ma famille, ma femme et moi, et aussi réhabiliter ma maison. »

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La dernière enquête d’Action contre la Faim conduite en 2021 indique que les caprins distribués ont donné naissance à 1 220 chevreaux, deux pharmacies vétérinaires ont été construites avec le soutien de nos équipes, aidant ainsi la communauté à assurer la bonne santé des animaux.

Grâce à des activités permettant de générer des revenus telles que la distribution de têtes de caprins pour recréer des troupeaux ou l’appui en intrants agricoles avec des semences, les familles peuvent reprendre leur vie avec une sécurité alimentaire et des conditions de vie améliorées. Au-delà du transfert de compétences techniques lié aux métiers de l’élevage ou de l’agriculture, les équipes d’Action contre le Faim forment les participants à la gestion de leurs commerces avec la création de d’Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC) pour les soutenir dans la pérennisation de leurs projets. Le renforcement des capacités ainsi que des partenariats avec les structures locales est primordial afin de sauvegarder et de préserver les acquis du projet et l’autonomisation des populations accompagnées.

« Nous avons commencé avec les associations villageoises d’épargne et de crédit et ensuite nous sommes formés pour l’AGR, l’activité génératrices de revenus. Nous avons compris que ce que nous faisons ici est réellement la chose qu’on peut faire et cela nous amène à de grandes choses, sourit Kalala Muradi Francis. Ça a changé un peu ma vie parce que la scolarité des enfants devient un peu facile. Nous cherchons à nous construire maintenant une maison, parce qu’avant, on n’avait pas une belle maison. On habitait la case derrière, maintenant, nous avons acheté un peu de bois. Nous nous sommes acheté un peu de tôle. »

 

La sécurité alimentaire est aussi une question d’eau et de nutrition

 

En parallèle de la création des activités génératrices de revenus, des associations d’épargne et de crédit et du transfert des connaissances, nos équipes se sont attaquées aux autres causes qui peuvent mener à la sous-nutrition et à l’insécurité alimentaire en développant l’aménagement de sources d’eau et de puits maraichers, ainsi que des ateliers de sensibilisions sur des bonnes pratiques nutritionnelles.

En effet, de multiples maladies hydriques sont des causes sous-jacentes de la malnutrition. Environ un cas sur deux de malnutrition a une relation soit avec la diarrhée soit avec des infections répétées de nématodes intestinaux présents dans l’eau contaminée. « On souffrait auparavant du fait qu’on n’avait pas une eau potable, l’eau qu’on avait, c’était une eau avec des microbes, ce qui nous faisaient des maladies dans les villages. Nous sommes très contentes dans notre village parce qu’on a construit cette eau qui nous aide à ne pas avoir des maladies. » explique Mbombo Kapinga Madeleine, du village de Lupombo.

 

 

RDC Kasai © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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Pour ce qui est de la nutrition, l’objectif était d’améliorer l’accès à une alimentation suffisante, nutritive et diversifiée, produite localement. La crise avait sensiblement réduit la capacité des individus et des ménages à se nourrir suffisamment de manière nutritive et diversifiée sans avoir à recourir à des importations et autres aides externes. Comme le souligne Sabine Malu Pauline, superviseuse éducation nutritionnelle et sensibilisation à l’hygiène pour Action contre la Faim « On est là avec un projet de développement, on ne peut pas aller avec la sécurité alimentaire sans qu’il y ait aussi des conseils sur l’alimentation des enfants de moins de 5 ans ainsi que l’alimentation des femmes enceintes. C’est pourquoi nous sommes dans la communauté en train de sensibiliser les mamans sur la nutrition et ainsi que sur l‘hygiène en vue de prévenir la malnutrition. »


¹ 19e cycle de l’Analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

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