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IMG_9492-min © Natalie Abu-Eisheh pour Action contre la Faim

À la Une

Jordanie

Garantir l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans le camp d’Azraq

 

La Jordanie est le troisième pays d’accueil de réfugiés au Moyen-Orient. A quelques 83 kilomètres de la capitale Amman, le camp de réfugiés d’Azraq s’étend sur quelques 14 kilomètres carrés, au milieu du désert. Initialement créé pour éviter la surpopulation dans le camp de Zaatari, en avril 2014, Azraq compte désormais 41 000 résidents. Parmi eux, 61 % d’enfants qui en majorité n’ont connu que la vie à l’intérieur du camp [2]

Depuis 2015, Action contre la Faim est l’un des principaux acteurs pour le renforcement de l’accès à l’eau, à l’’hygiène et à l’’assainissement dans le camp d’Azraq. Nous sommes en charge de la gestion opérationnelle du système d’approvisionnement en eau, des latrines communales, des points d’eau, de la construction de latrines pour les ménages les plus vulnérables ainsi que de la mise en place et du suivi du réseau d’eaux grises dans le camp. En 2023, nos programmes ont soutenu 5854 personnes dans le camp.

 

La création d’un réseau d’infrastructures

 

De nombreuses contraintes liées à la pénurie d’eau qui frappe la Jordanie, aux conditions météorologiques extrêmes du désert et à l’absence d’infrastructures ont longtemps éprouvé le quotidien des résidents d’Azraq. Il a d’abord fallu créer des réservoirs, un réseau d’eau usées, des points d’eau, des douches, des latrines. Autant d’installations nécessaires à la vie et à la santé, mais aussi à la dignité et aux tâches quotidiennes des résidents d’Azraq.

Grâce au travail conjoint de la communauté des réfugiés, de la municipalité d’Azraq et des organisations humanitaires dans le camp, le système d’approvisionnement en eau est opérationnel depuis 2017 et 60% des ménages utilisent désormais des latrines privées. Le reste de la population utilise des toilettes et salles de bains communales.

Asmaa est originaire d’une zone rurale proche de Homs, en Syrie. Arrivée dans le camp avec son époux et ses enfants en 2015, elle est depuis le principal soutien financier de la famille. Elle témoigne des difficultés rencontrées suite à leur installation dans le camp : « Les premières années, la vie ici était difficile. Il n’y avait pas de marchés, d’électricité, de cuisine ou bien de toilettes dans les abris. Tous les réfugiés devaient utiliser des latrines communes, explique-t-elle. Désormais, nous avons accès à l’électricité, nous avons une cuisine et nous avons construit notre propre salle de bain ».

 

La sensibilisation communautaire au cœur des programmes

 

En collaboration avec l’UNICEF, Action contre la Faim a mené un important travail de sensibilisation et mobilisation communautaire par le biais d’un vaste réseau de bénévoles formés comprenant 65 représentants communautaires en eau, hygiène et assainissement, 750 mères « leader » [3] et 65 jeunes. « L’engagement communautaire est déterminant dans la réussite des programmes car il permet d’influencer les normes sociales et les comportements des résidents du camp », explique Ala’a Azaizeh, responsable adjointe des programmes en eau, hygiène et assainissement. Ces séances de sensibilisation permettent ainsi aux habitants du camp de vivre en meilleure santé et dans une plus grande dignité. »  

Bénévole aux côtés d’Action contre la Faim depuis 2019, Asmaa est devenue une personne ressource pour les personnes de sa communauté. Elle relaie des messages de sensibilisation et partage des conseils et bonnes pratiques liés à l’utilisation responsable des ressources hydriques, à l’hygiène personnelle et menstruelle auprès des mères « leader », qui transmettent à leur tour ces informations dans leur voisinage. Durant les sessions qu’elle anime, le groupe prend en général place sur des tapis, dans la petite cour face à sa caravane.

« Les résidents d’Azraq sont plus sensibilisés désormais. Ils ne jettent par exemple plus le pain et les serviettes hygiéniques dans la même poubelle. Moi-même, je ne savais pas que les eaux grises pouvaient être réutilisées. Maintenant j’utilise l’eau utilisées pour laver les légumes et cuire le riz pour arroser les plantes et ainsi ne pas gaspiller » explique Asmaa. 

 

Un maintien de l’aide essentiel dans la durée

 

Bien que les efforts en termes d’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement aient été efficaces sur de nombreux fronts, il reste encore du chemin à parcourir. « Les gens demandent des robinets d’eau au niveau des parcelles. Cela permettrait de résoudre de nombreux problèmes liés à l’eau et de réduire le gaspillage. La situation s’améliorerait considérablement si cette mesure était mise en œuvre » observe Asmaa.

L’augmentation de la consommation d’eau au cours des deux dernières années, les problèmes de faible pression d’eau ainsi que le vandalisme des infrastructures d’eau, hygiène et assainissement ont entraîné un accès inéquitable aux ressources et aux services. De plus, les déficits croissants dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène rendent difficile le maintien de la fourniture minimale de ces services.

Par ailleurs, le volume d’aide humanitaire octroyé à la Jordanie est en baisse et les bailleurs de fond s’orientent de plus en plus vers des approches de développement, ce qui pourrait compromettre l’attention accordée aux programmes humanitaires dans le camp d’Azraq dans les années à venir. Or les résidents d’Azraq dépendent en grande partie de l’aide humanitaire et leurs opportunités économiques demeurent limitées.

 


[3] Les mères « leader » sont des membres d’un groupe de soutien de femmes avec un rôle de prescription. Elle se rassemblent pour se soutenir, apprendre les unes des autres et sensibiliser leur communauté à une thématique donnée.  

 

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