Faire un don

Votre navigateur internet n'est pas à jour.

Si vous souhaitez visionnez correctement le site d'Action contre la Faim, mettez à jour votre navigateur.
Trouvez la liste des dernières versions des navigateurs pris en charge ci-dessous.

PAK - Context - 2022 - Khaula Jamil (1)-min (2) © Khaula Jamil pour Action contre la Faim

À la Une

Pakistan

Le Pakistan est confronté à une vague de chaleur extrême

Les symptômes du stress thermique et de l’épuisement dû à la chaleur peuvent inclure des vertiges, des nausées, des évanouissements, de la confusion, de la fatigue, une transpiration abondante, des maux de tête et des crampes musculaires. Mais si la température corporelle dépasse sa limite supérieure, qui se situe entre 40 et 50 °C, le corps humain peut subir un coup de chaleur pouvant entraîner un gonflement et un dysfonctionnement des organes internes, avec des conséquences qui peuvent s’avérer fatales.

L’augmentation de la température touche de manière disproportionnée les personnes vivant dans la pauvreté, qui n’ont par exemple pas accès à des installations permettant de se rafraîchir, ou les personnes travaillant dans le secteur informel, qui ne peuvent pas interrompre leur activité ou travailler à l’ombre. Les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées sont les plus exposés aux températures extrêmes.

Kulsoom vit dans un village de Khairpur, dans le Sindh, où elle a assisté aux séances de sensibilisation à la canicule organisées par Action contre la Faim. Elle explique que son neveu a été victime d’un coup de chaleur alors qu’il travaillait dans les champs. « Il a eu une forte fièvre et a été admis à l’hôpital. Comme il a des frères et sœurs plus jeunes dont il doit s’occuper et que sa mère ne peut pas marcher, il est le seul soutien de famille« , s’inquiète-t-elle.

« Mon mari est également allé travailler dans les champs. Il a été victime d’une insolation qui l’a paralysé et il est toujours alité« , ajoute Benazir, qui vit également à Khairpur. Si sa famille a survécu aux inondations meurtrières de 2022, cette vague de chaleur est un nouveau coup dur. « Nous avons des enfants en bas âge et notre maison a été emportée par les inondations. Nous avons désespérément besoin d’aide« , confie-t-elle.

Pour atténuer les effets de cette vague de chaleur, Action contre la Faim Pakistan a mobilisé des ressources et déployé des équipes qui travaillent déjà dans les districts de Jaffarabad, Sohbatput et Khairpur dans les régions rurales et isolées du Balouchistan et du Sindh. Cette réponse coordonnée est menée en collaboration avec les communautés locales et les agences gouvernementales afin de soutenir les populations les plus vulnérables. « Notre intervention comprend la sensibilisation aux vagues de chaleur et aux coups de chaleur, la distribution d’eau potable, la fourniture d’installations qui offrent de l’ombre et permettent de se rafraîchir, ainsi que la diffusion d’informations vitales sur la prévention et les mesures à prendre en cas de coup de chaleur« , explique Muhammad Amir, Directeur d’Action contre la Faim au Pakistan.

Loin d’être un phénomène isolé, cet épisode de chaleur extrême est une conséquence directe du changement climatique. Le Pakistan n’est responsable que de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et pourtant le pays est touché de manière disproportionnée par les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses ou les inondations [1]

La hausse des températures et l’irrégularité des précipitations exacerbent le stress hydrique, menaçant la survie des cultures et du bétail. Entre 1951 et 2021, la disponibilité en eau par habitant a diminué de 5260 mètres cubes à 1017 mètres cubes [2].  Le stress hydrique devrait s’accélérer après 2050, lorsque les glaciers qui alimentent le fleuve Indus auront fini de fondre.

D’autre part, alors que la saison des pluies est vitale pour l’agriculture et la sécurité alimentaire, les pluies diluviennes imprévisibles provoquent de plus en plus de catastrophes. Entre juin et septembre 2022, les inondations au Pakistan ont causé la mort de plus de 1 700 personnes, le déplacement de milliers d’autres et d’importants dégâts matériels, en particulier dans les provinces du Sindh, du Balouchistan et du Khyber Pakhunkhwa. La destruction des récoltes et la mort d’un grand nombre de têtes de bétail ont aggravé l’insécurité alimentaire et entraîné une grave crise nutritionnelle, avec près de 10,5 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë en 2023 [3].

« Le changement climatique accroît l’intensité, la durée et la fréquence des vagues de chaleur, tandis que les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient. Il est donc essentiel que la communauté internationale continue d’investir dans la résilience et la préparation aux catastrophes pour que le pays puisse faire face aux défis futurs« , conclut Muhammad Amir, Directeur d’Action contre la Faim au Pakistan.

Restez informés de nos dernières nouvelles