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À la Une

Territoire Palestinien Occupé

Le point sur la situation avec nos équipes après plus de 34 semaines de conflit

Pour en savoir plus sur la situation , nous avons rencontré l’un de nos employés sur place. Pour des raisons de sécurité, son témoignage est resté anonyme.

 

Quelle est la situation à Gaza actuellement ? 

 

En l’espace de trois mois, d’octobre à décembre 2023, plus de 21 000 Palestiniens ont été tués. Aujourd’hui, le bilan humain s’élève à plus de 36 000 hommes, femmes et enfants tués, soit environ 154 morts par jour depuis le début du conflit. Par ailleurs, plus de 82 000 personnes ont été blessées, dont des femmes, des enfants, du personnel médical et des travailleurs humanitaires.

 

Les déplacements massifs de population se sont multipliés depuis le début de la guerre. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce sujet ?

 

Au moins 85 % de la population a été contrainte de se déplacer. Certains membres de notre personnel ont été déplacés près d’une douzaine de fois.

Depuis octobre 2023, plus de 70 000 maisons ont été détruites, laissant 1,7 million de personnes entassées dans des zones densément peuplées et insalubres.

De nombreuses familles ont été déplacées de force à plusieurs reprises, passant d’un camp de fortune à l’autre. Rien qu’au mois de mai, environ 800 000 personnes ont été contraintes de quitter Rafah. De nombreuses personnes cherchent refuge dans des camps de déplacés, où elles sont confrontées à des maladies de plus en plus fréquentes, des diarrhées, aux infections respiratoires et à la  la jaunisse.

En raison de l’invasion militaire de Rafah, les patients ne peuvent plus utiliser l’hôpital An Najjar, qui avait une capacité de 220 lits. Aujourd’hui, l’hôpital koweïtien, avec ses 36 lits, reste le principal fournisseur de soins en traumatologie. Avec l’intensification des opérations militaires au cours des deux dernières semaines, les consultations médicales quotidiennes ont chuté de 40 %. Les besoins eux n’ont pas diminué ce qui montre les difficultés croissantes d’accès aux soins.

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Comment notre personnel réagit-il à la crise ? 

 

Action contre la Faim est présente dans la région depuis 2005 et nous avons pu mettre en place une réponse humanitaire d’urgence dès le début du mois d’octobre. Les équipes ont fait venir des camions d’eau avec des fournisseurs locaux et ont aussi distribué des bouteilles d’eau. Nous avons également fourni des aliments chauds dans les hôpitaux, en particulier pour les femmes enceintes ou allaitantes et leurs enfants. Notre personnel a été confronté à d’innombrables défis et a été témoin de souffrances insupportables. Ils ne sont rien de moins que des héros.

 

L’insécurité alimentaire augmente à Gaza. A quoi cela est-il dû ?

 

L’Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) a suspendu les distributions de nourriture à Rafah en raison de pénuries. Seules dix boulangeries restent opérationnelles à Gaza mais elles sont menacées et pourraient bientôt manquer de combustible pour la cuisson du pain. La situation a été qualifiée de « catastrophique » par le Directeur général de l’OMS.

Alors que Gaza est au bord de la famine, Action contre la Faim est l’une des rares organisations humanitaires à travailler sans relâche pour apporter de l’aide. L’entrée des marchandises et l’accès humanitaire restent extrêmement limités. Entre le 1er et le 20 mai, seules 50 % des missions d’aide humanitaires dans le sud de Gaza et 37 % des missions dans le nord de Gaza ont été facilitées par les autorités israéliennes. Souvent, ces projets sont entravés ou même refusés.

 

Comment notre personnel distribue-t-il les fournitures pour répondre aux besoins de base ?

 

La plupart de nos distributions sont basées sur l’aide déjà présente à Gaza. Cela s’explique par le nombre d’obstacles humanitaires. Il peut être extrêmement difficile et risqué d’entrer et de sortir de Gaza tandis que de nombreux points de passage ont été fermés.

Nous nous coordonnons avec nos partenaires humanitaires pour distribuer les produits de première nécessité. Cela peut souvent prendre plus de temps que prévu. Nous avons récemment pu distribuer des kits de protection, des abris, comprenant des matelas, des oreillers et des draps. Mais plusieurs mois se sont écoulés entre le début du processus d’approvisionnement en Jordanie et la livraison effective à Gaza. Il y a beaucoup de restrictions concernant le type d’aide qui peut entrer et quand elle peut entrer. 

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La nourriture pourrait-elle venir à manquer à Gaza ? 

 

Les distributions de nourriture sont devenues moins diversifiées et moins nutritives. C’est ce qui est arrivé à nos programmes dans le Nord. Nous ne pouvions plus distribuer de viande. Nous ne pouvons plus distribuer d’œufs. Nous n’avons pas pu distribuer de pain pendant plusieurs semaines. Nous avons donc distribué des aliments tels que des olives, des tomates en conserve, du thym ou du dukkah, un condiment à base d’herbes, de noix et d’épices. Mais ces produits ne sont pas suffisants pour lutter contre la malnutrition.

Nous avons essayé de relancer l’activité des communautés agricoles locales, mais la plupart des terres sont dégradées ou détruites. Les agriculteurs ne sont pas en mesure de cultiver des fruits et des légumes frais dans des parcelles où les résidus d’explosifs de guerre sont très nombreux.

 

À quelle vitesse les choses s’aggravent-elles ?

 

Avant le 7 octobre, il n’y avait pratiquement pas de malnutrition à Gaza. La détérioration de la situation en l’espace de sept mois, avec le risque de famine et de décès dus à la sous nutrition, est sans précédent.

À Gaza, la guerre et la faim entretiennent un lien direct. La destruction des infrastructures civiles, l’effondrement du système agricole et la dépendance totale à l’égard de l’aide humanitaire sont des conséquences directes du conflit.

Si une famine est déclarée, il sera déjà trop tard. Attendre une déclaration de famine signifie que des personnes sont déjà mortes et que d’autres continueront à mourir.

 

Répondons-nous aux besoins de santé mentale à Gaza ?

 

À l’heure actuelle, les habitants de Gaza ont du mal à gérer les traumatismes psychologiques auxquels ils sont confrontés jour après jour.

Notre personnel de soutien psychologique nous rappelle qu’il est extrêmement difficile d’aborder la question de la santé mentale tant que les gens ne peuvent pas satisfaire leurs besoins fondamentaux et n’ont pas accès à la nourriture, à l’eau et à un abri sûr.

 

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