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ACTION CONTRE LA FAIM - CAMEROUN © Christophe Da Silva

À la Une

Generation Nutrition

L’Union européenne et ses États membres doivent intensifier leurs efforts pour lutter contre la sous-nutrition mondiale

 

Depuis que les dirigeants mondiaux ont promis en 2015, dans le cadre de l’Objectif de Développement Durable (ODD) 2, de « mettre fin à la faim et d’assurer l’accès de tous à une alimentation sûre, nutritive et suffisante » d’ici 2030, l’aide publique au développement (APD) de l’UE pour la nutrition de base a graduellement augmenté en volume. Cependant, quand on compare au total des dépenses d’APD, la partie de l’aide spécifiquement allouée à la nutrition n’a jamais dépassé 1 % de l’APD totale, ce qui montre clairement que la nutrition n’est pas une priorité.

 

Pourquoi l’Europe doit redoubler d’efforts

 

Il est crucial que l’Europe intensifie ses efforts pour plusieurs raisons :

  • La crise mondiale de la nutrition s’aggrave de manière alarmante, la sous-nutrition étant responsable de près de la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans.
  • La crise actuelle de la faim et de la nutrition atteint des niveaux sans précédent, bien supérieurs à ceux d’avant la pandémie de COVID-19.
  • Des financements suffisants sont essentiels pour faire avancer les efforts.

Avec la coalition Generation Nutrition, composée de six ONG internationales, ACF a travaillé sur le rapport « RETHINKING THE EU’s ODA INVESTMENTS IN NUTRITION: Catalyzing Transformative Change », qui propose une analyse approfondie de l’APD de l’UE pour la nutrition. Ce rapport souligne les défis posés par le modèle de financement actuel pour prioriser et intégrer la nutrition dans les secteurs de dépenses plus larges. 

 

État des lieux des investissements européens 

 

Les données montrent que le soutien actuel de l’UE à la nutrition est insuffisant pour répondre aux besoins des populations les plus vulnérables. Par exemple, en 2022, seulement 0,51 % de l’APD de l’UE était consacrée à des actions visant à atteindre les objectifs de l’Assemblée mondiale de la santé pour la nutrition.

Malgré certaines avancées, les ressources et la volonté politique demeurent insuffisantes pour éradiquer la sous-nutrition dans les pays partenaires. En 2017, la Banque mondiale a recommandé de porter les dépenses en nutrition à 2,8 % de l’APD totale d’ici 2021, puis à 1,8 % d’ici 2025. Cependant, les allocations de l’UE n’ont jamais atteint ces objectifs, étant irrégulières et compliquant ainsi la planification efficace au niveau des systèmes de santé et des services nutritionnels des pays.

Pour fournir des éléments de comparaison, les dernières dépenses publiées de 592 millions de dollars allouées à la nutrition de base en 2022 par l’UE sont significativement inférieures à :

  • Le marché estimé des soins vétérinaires européens de 11,47 milliards de dollars en 2024.
  • Le budget de l’Agence spatiale européenne de 7,79 milliards d’euros pour 2024.
  • Les dépenses de défense des membres de l’UE de l’OTAN, s’élevant à 380 milliards de dollars en 2024.

 

Nécessité d’une approche intégrée

 

La crise nutritionnelle que nous affrontons nécessite à la fois des interventions nutritionnelles de base rentables, simples et abordables, ainsi que des actions multisectorielles à long terme vitales pour améliorer les résultats nutritionnels. Cela inclut des investissements sensibles à la nutrition dans la santé, l’éducation, l’agriculture, les transports et la protection sociale. Malgré la promotion d’une approche intégrée pour lutter contre l’insécurité nutritionnelle, la nutrition reste à la traîne en tant que priorité transversale sur l’agenda mondial du développement.

 

Vers un engagement renouvelé 

 

En fin de compte, les dirigeants politiques de l’UE doivent se poser la question : Sommes-nous réellement engagés envers les objectifs de l’Assemblée mondiale de la santé et des ODD ? Attendons-nous que d’autres agissent pendant que des millions d’enfants continuent de souffrir de retard de croissance ou de dénutrition aiguë, voire ne survivent pas ? Ou allons-nous prendre les devants en réalisant un changement radical dans notre engagement financier ? 

Ce qui est nécessaire, c’est un changement radical en matière de financement, et le leadership de l’UE doit aller au-delà des augmentations progressives par rapport aux engagements précédents. L’année 2025 est prometteuse pour la nutrition, avec le sommet international Nutrition for Growth (N4G) organisé par la France. Assurons-nous que l’Union européenne y arrive préparée et ambitieuse !

 

Lisez nos recommandations et analyses dans le rapport !

 

 

 

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