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Rose Borley, a staff of Action Against Hunger handing over, Dian Johnson (middle) a 1 year 6 months old child to his mother, Hannah Kollie at Gobah Town health Center -min © Buta Visual Agency pour Action contre la faim

À la Une

Libéria

Un projet pour réduire la malnutrition chronique chez les enfants au Libéria

Malgré ces progrès, l’insécurité alimentaire et la malnutrition restent une préoccupation majeure dans le pays. Pour atteindre son objectif stratégique pays 2021-2025 « améliorer la nutrition, la santé maternelle, néonatale et infantile et les services WASH au Libéria d’ici 2025 », Action contre la Faim travaille en étroite collaboration avec les autorités nationales et locales ainsi qu’avec des partenaires internationaux et locaux, pour réduire la malnutrition chronique.

 

La mortalité infantile, un fléau national

 

Le pays se classe parmi les pires nations au monde en matière de santé infantile, avec des taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans, des nourrissons et des nouveau-nés respectivement à 93, 63, et 37 pour 1 000 naissances vivantes, des chiffres parmi les plus élevés au monde¹.

Les zones rurales sont les plus touchées par cette mortalité infantile en raison de l’accès insuffisant aux services de santé et les principales causes de mortalité sont le paludisme, la diarrhée et les infections respiratoires aiguës, des maladies généralement évitables et curables. Plus précisément, les maladies liées à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène contribuent de manière significative à la dénutrition et réduisent la capacité d’une personne à satisfaire ses besoins nutritionnels. Au total, 37 % des décès d’enfants de moins de cinq ans sont dus à la pneumonie ou à la diarrhée², toutes deux affectées par l’eau, l’assainissement et l’hygiène.

En outre, le rapport 2020 de la Banque mondiale estime le taux de pauvreté national du Liberia pour 2021 à 52,1 %, tandis que l’enquête démographique et sanitaire du Liberia 2019-2020 a montré que 30 % des enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance, trois (3) % d’émaciation et 11 % d’insuffisance pondérale. Ces données indiquent que le pays connaît des taux élevés d’insécurité alimentaire et de pauvreté, ainsi qu’un état nutritionnel alarmant.

Par ailleurs, la dépendance du Liberia à l’égard des importations de denrées alimentaires impacte lourdement le pays et le fragilise d’autant plus actuellement en raison de la hausse rapide des prix mondiaux des denrées alimentaires, des carburants et des engrais, due en grande partie à la guerre en cours en Ukraine et aux sanctions imposées à la Russie.   

 

Un consortium pour lutter contre la sous-nutrition

 

A travers le Liberia WASH Consortium (LWC), mis en place en 2007, les associations Action contre la Faim, Concern Worldwide et WaterAid, et avec le soutien financier d’Irish Aid, contribuent à la réduction de la malnutrition chronique en s’attaquant aux principaux facteurs de dénutrition dans les comtés de Montserrado et Grand Bassa.

« Ce projet a vraiment une approche transversale permettant de lutter contre les causes profondes de la malnutrition », explique Laurence Gros, directrice du bureau pays d’Action contre la Faim au Libéria. « Les activités sont très diverses et vont de la réhabilitation ou construction de points d’eau ou de latrines, à de la promotion de la nutrition et des pratiques de soins, des conseils aux femmes enceintes et allaitantes, dépistage nutritionnel des enfants de moins de cinq ans et orientation vers l’établissement de santé le plus proche, identification et orientation des maladies infantiles évitables (toux, diarrhée et fièvre) et sensibilisation à diverses questions de santé, d’hygiène et d’assainissement ».

Dans 70 communautés, le consortium vient en aide à près de 80 000 personnes avec comme priorité d’action l’autonomisation des personnes pour des résultats sur le long terme. A titre d’exemple, grâce aux Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC), le projet soutient l’autonomisation économique des femmes : d’octobre 2023 à mars 2024, 514 femmes dans 28 communautés ont collecté plus de 90 000 euros pour acheter des produits alimentaires pour leur consommation domestique, payer les frais de scolarité de leurs enfants et couvrir les coûts des soins de santé pour leurs familles, ainsi que pour lancer leurs propres activités génératrices de revenus.

« Grâce à cette épargne, j’ai investi dans mon entreprise et je suis aujourd’hui fière d’être propriétaire d’une maison », explique Esther Flomo, personne accompagnée par le consortium. « Je suis pleinement investie au sein de la communauté pour laquelle je contribue aux prises de décisions ».

 

Esther Flomo with her children at their home in Bahr Town-min © Buta Visual Agency pour Action contre la faim
Esther Flomo at her vegetable backyard garden in Bahr Town. (2)-min © Buta Visual Agency pour Action contre la faim
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Ces AVEC sont également motrices d’autres projets comme la mise en place de jardins potagers au sein des communautés. En général, 15 à 30 personnes travaillent sur une parcelle de deux à quatre hectares, cultivant une variété de légumes allant du manioc, de la pomme de terre, au chou, aubergine, patate douce, ou gombo.

 Ils permettent également de générer un revenu pour les membres de la communauté leur permettant d’épargner, de couvrir les frais de scolarité et de payer les services de santé.

Toujours dans le but de subvenir aux besoins et de renforcer les moyens de subsistance des populations et des agriculteurs.trices, le projet, a permis d’investir et de fournir des moulins à manioc aux communautés de Dogbalon, Montserrado et de Meme Town, Grand Bassa afin d’améliorer l’efficacité de la transformation du manioc.

Traditionnellement, la production de farine de manioc (connue au Libéria sous le nom de farina ou gari) était un processus à forte intensité de main-d’œuvre. Sans accès à un moulin à manioc, une personne nécessite une journée de travail entière pour produire un sac de manioc de 50 kg, contre une dizaine de minutes avec une machine à broyer le manioc.

La réduction du coût de production du gari a incité davantage d’agriculteurs.trices de la communauté à cultiver le manioc, leur permettant de générer des revenus plus importants.

 

Group members using their community cassava mill in Kpenpu. (4)-min © Buta Visual Agency pour Action contre la faim

 

L’enjeu de l’accès à l’eau potable

 

Le manque d’accès à l’eau potable et à un système d’assainissement adéquat rend les familles particulièrement vulnérables aux maladies hydriques. Au niveau national, seule 75 %³ de la population a accès à l’eau potable et près de 38% des personnes pratiquent la défécation à l’air libre.

Les associations du consortium concentrent leurs efforts pour fournir un accès aux services d’Eau, d’Hygiène et d’Assainissement (EAH) dans les zones urbaines et rurales du Libéria. Le projet permet de renforcer les structures communautaires et les acteurs régionaux pour la durabilité des installations EAH mais aussi de plaider en faveur de politiques publiques visant à améliorer la qualité de ses services au Liberia.

Dans le cadre des AVEC, les communautés travaillent étroitement avec les comités EAH pour réduire la défécation à l’air libre via la construction de latrines domestiques. C’est le cas de la famille Kolleh-Long, qui a bénéficié d’une nouvelle latrine dans son jardin. « Ces latrines ont changé notre quotidien. Nous avons réalisé que cette installation sanitaire a eu un véritable impact sur notre santé et notre dignité. »

 

Moses and Maima Kollie with their children infront of the newly built toilet in Kollie-Zuah in Todee district-min © Buta Visual Agency pour Action contre la faim

 

D’octobre 2022 à mars 2023, 21 puits ont été construits ou réhabilités, permettant à plus de 17 000 membres de la communauté d’avoir accès à de l’eau potable. 275 ménages ont construit leurs propres latrines pour lutter contre la défécation à l’air libre et 184 agents de santé communautaires ont été formés.

 


[1] https://www.afro.who.int/countries/liberia/publication/who-liberia-2023-annual-report

[2] United Nations Millennium Development Goals

[3] 2021 Joint Monitoring Program (JMP) for Water Supply, Sanitation and Hygiene report

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