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CHA - Nut&Health - 2024 - Christophe Da Silva (17)-min © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Communiqués de presse

Rapport SOFI

La faim mondiale stagne à des niveaux alarmants

En 2023, environ 733 millions de personnes dans le monde ont souffert de la faim, soit 9,1 % de la population mondiale, ce qui équivaut à une personne sur 11. Ce chiffre inquiétant n’a pas changé depuis trois ans, restant à des niveaux extrêmement élevés. À six ans de l’échéance pour atteindre l’objectif de développement durable « Zéro faim », le rapport SOFI avertit une fois de plus que cet objectif ne sera pas atteint d’ici 2030 si rien n’est fait.

« Il s’agit là d’un terrible constat pour l’humanité. Le monde ne parvient pas à lutter contre la faim parce que les dirigeants les plus influents sont incapables de s’attaquer à ses causes profondes. Pour autant, les solutions sont connues, il s’agit de trouver le courage politique de les mettre en place », souligne Aïcha Koraïchi, Présidente d’Action contre la Faim. 

 

Chiffres clés du rapport SOFI 

  • Environ 733 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim en 2023.
  • Une personne sur cinq souffre de la faim en Afrique. D’ici 2030, l’Afrique devrait dépasser l’Asie en tant que région comptant plus de la moitié des personnes sous-alimentées dans le monde.
  • L’insécurité alimentaire continue de toucher davantage les femmes que les hommes dans toutes les régions du monde.
  • 148 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance.

 

Cette année, le rapport SOFI se penche sur les financements nécessaires pour mettre un terme à la faim et à la malnutrition. La sécurité alimentaire et la nutrition représentent moins d’un quart du financement total de l’aide publique au développement. Bien qu’il soit difficile de déterminer avec précision les besoins financiers, les experts s’accordent à dire qu’il manque plusieurs trillions de dollars pour lutter efficacement contre la faim et la malnutrition. Ces financements doivent couvrir tous les aspects de la malnutrition et ses causes, allant de l’agriculture à la santé, en passant par les conflits, la pauvreté et la crise climatique.

L’édition 2024 du rapport SOFI note également que les pays ayant le plus grand besoin de financement sont ceux qui y ont le plus difficilement accès : environ 63 % des pays où la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition sont élevées et/ou en augmentation rencontrent des difficultés pour obtenir des financements destinés à la sécurité alimentaire et à la nutrition.

Le rapport souligne la nécessité de mobiliser des financements publics et privés, bien que ces partenariats ne soient pas sans risques, notamment vis-à-vis du secteur agro-industriel et des systèmes alimentaires.

« La crise alimentaire mondiale est le produit de systèmes alimentaires défaillants, injustes et non soutenables. Dans le cadre de partenariats financiers, il est nécessaire d’encadrer strictement les multinationales du secteur privé, qui contribuent largement aux crises environnementales, climatiques, sociales et nutritionnelles, et transformer en profondeur les systèmes alimentaires en mettant l’agroécologie paysanne au cœur de cette transformation », commente Aïcha Koraïchi.

 

Un Contexte Inédit pour le Rapport SOFI

 

Pour la première fois, le rapport SOFI n’est pas présenté dans un cadre onusien, mais en marge du G20, bien qu’il soit produit par cinq agences onusiennes (FAO, PAM, IFAD, UNICEF et OMS). Action contre la Faim alerte qu’il est fondamental de renforcer le multilatéralisme pour apporter une réponse concertée et forte aux crises actuelles, notamment en matière de sécurité alimentaire et de nutrition. Les Etats doivent se mettre d’accord pour discuter de la faim, trouver des solutions politiques et les appliquer ensemble. C’est précisément l’objectif du multilatéralisme. Des espaces comme le G20 ne concernent que quelques Etats, et les plus grandes puissances économiques en l’occurrence.

Action contre la Faim avertit que présenter le rapport SOFI dans cet espace envoie un très mauvais signal politique. Cela prive de nombreux Etats de la possibilité de commenter le rapport dans un cadre onusien et d’amorcer ainsi les discussions multilatérales nécessaires.

 

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