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8 - La Chorba - Coraline Leguay pour Action contre la Faim © Coraline Leguay pour Action contre la Faim

Publication

france

Rapport sur les personnes bénéficiaires des petits déjeuners solidaires

L’offre alimentaire des Petits déjeuners solidaires est unique dans le paysage parisien, de par son originalité et ses propositions qualitativement et quantitativement riches, à la fois sur les distributions de petit déjeuners mais aussi sur les lunchboxes, qui leur permettent d’avoir accès à un déjeuner sans devoir se rendre sur un autre dispositif.

Cette aide alimentaire est essentielle pour les personnes qui se rendent sur le dispositif, qui sont
particulièrement dépendantes des associations pour répondre à leurs besoins alimentaires. Une partie non négligeable de ces publics est en situation de faim modérée, voire sévère, conjugué à des prises alimentaires insuffisantes, caractéristiques de situations d’insécurité alimentaire. Pour une partie de ces personnes, la fermeture du dispositif à la fin de l’hiver est synonyme d’une privation de repas sur les temps du midi et / ou du petit déjeuner, et donc d’une aggravation de leur situation d’ores et déjà préoccupante.

Au-delà de l’aide alimentaire apportée, c’est le cadre et l’atmosphère bienveillante des distributions, ainsi que l’offre culturelle et sociale proposée sur place qui rendent le dispositif des Petits déjeuners solidaires largement apprécié par les personnes. L’intérêt relevé des personnes pour les lieux culturels qu’elles ont fréquenté, généralement inaccessibles et / ou non utilisés par les plus marginalisées, argue de l’importance attachée à l’environnement des distributions alimentaires où elles se rendent pour se nourrir. Quant aux activités culturelles, si elles n’ont touché que la moitié des personnes rencontrées, elles ont convaincu une large majorité, et beaucoup souhaiteraient la généralisation des propositions culturelles dans l’ensemble des lieux de distribution alimentaire. Enfin, le volet orientation sociale, n’a pas pu toucher et venir en aide à toutes les personnes escomptées, dû à un sous-dimensionnement des équipes formées et mobilisées en ce sens sur le dispositif. Toutefois, les orientations réalisées ont ciblé les personnes les plus vulnérables et marginalisées en termes d’accès aux droits, et se sont résolues pour la plupart par des améliorations de situation, arguant ainsi de l’importance de ce volet sur le dispositif, complémentaire à l’aide alimentaire apportée.

Les Petits déjeuners solidaires représentent donc une aide essentielle et unique, permettant de juguler les effets de la précarité sur la sécurité alimentaire, l’isolement et l’accès aux droits des plus
vulnérables, et dont la pérennisation pourrait durablement améliorer les conditions de vie des
personnes qui les fréquentent. En ce sens, émergent les recommandations principales suivantes pour tout d’abord entamer une réflexion sur la stratégie de déploiement globale du dispositif : (i) penser l’inscription du dispositif sur le temps long, avec un dimensionnement RH et logistique adapté en conséquence, (ii) démarcher des lieux culturels en vue d’une ouverture le dimanche, et (iii) réfléchir dans un second temps à l’élargissement de la couverture géographique du dispositif et son intégration dans le système d’aide alimentaire sur le territoire parisien.

Ensuite, afin d’améliorer l’anticipation et la préparation du déploiement du dispositif, ce rapport émet les préconisations suivantes, autour de : (i) l’engagement des acteurs associatifs associés au projet – notamment les travailleur·ses sociaux·ales en mission « hors les murs » et des maraudes d’orientations avant l’ouverture du dispositif –, (ii) l’organisation logistique en concertation avec les lieux culturels impliqués et la définition d’un plan de gestion des stocks et des déchets, et (iii) la préparation du désengagement progressif du dispositif hivernal via le référencement formel des personnes vers des dispositifs adaptés – si le dispositif n’est pas pérennisé.

Un troisième axe de recommandations s’articule autour de l’amélioration de l’offre proposée, sur les
volets : (i) alimentaire, avec une diversification toujours plus poussée de l’offre proposée, (ii) culturel,
en encourageant une plus grande participation des personnes à la définition et aux activités proposées dans une démarche inclusive, et (iii) social, via la généralisation de la collecte de données permettant de mieux identifier les vulnérabilités des personnes et la formation des bénévoles.

Enfin, l’objectif d’un partage des bonnes pratiques liée au dispositif se dégage, sur les différentes
collaborations mises en place, l’organisation du déploiement bénévole, le suivi et la fréquentation des bénéficiaires afin de capitaliser et de communiquer sur les leçons apprises auprès des acteurs engagés dans les réflexions liées à l’amélioration de l’accès à l’alimentation et aux droits.

 

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