© Action contre la Faim
Témoignages
Un groupe de soutien entre mères pour lutter contre la malnutrition
Adama Mustapha, 34 ans, est à la tête d’un groupe de soutien de mères du village de Madina, dans le district de Lower Banta, en Sierra Leone. Elle vit avec 11 autres personnes dans une communauté rurale d’un peu plus de 300 habitants.
Avant l’intervention d’Action contre la Faim et de MoPADA à Madina, Adama et sa famille dépendaient entièrement des revenus de leur ferme de manioc. Ils mangeaient une partie du manioc qu’ils produisaient et transformaient le reste en gari, une semoule aux grains fins, pour le vendre. Adama et le reste de sa communauté n’avaient souvent pas assez de nourriture ni d’argent pour satisfaire leurs besoins essentiels.
« Avant, nous ne pouvions pas demander 500 000 SLL à la communauté, par exemple, lorsque nous en avions besoin pour payer les personnes qui transformaient le manioc en gari. »
Depuis deux ans, Action contre la Faim et MoPADA soutiennent des groupes de soutien de mères et une association villageoise d’épargne et de crédit de Madina afin de résoudre les problèmes chroniques de la communauté et d’encourager une prise en charge intégrée de la sous-nutrition au niveau communautaire.
Le projet vise à améliorer les connaissances, le comportement et les pratiques des communautés afin de développer et de renforcer leur résilience face à la sous-nutrition. Action contre la Faim soutient les structures communautaires, y compris les agents de santé communautaires, les groupes de soutien de mères, les comités de gestion des installations et les groupes de soutien de pères, afin de construire des communautés durables, de sensibiliser les foyers et d’enseigner des pratiques durables en matière de nutrition. L’accent est mis sur les enfants de moins de 5 ans, les adolescents et les femmes enceintes et allaitantes.
« Grâce à l’intervention d’Action contre la Faim et de MoPADA dans notre communauté, nous avons acquis de nombreuses connaissances. Par exemple, avant, les femmes accouchaient quelque part dans la nature. Maintenant, elles vont à l’hôpital. Et lorsque nos enfants tombaient malades, nous leur donnions des herbes. Maintenant, nous pouvons les amener à l’hôpital. »
Adama est une leader incontestable de sa communauté. Elle a été choisie en tant que responsable du groupe de soutien de mères de la communauté, un titre qu’elle porte avec fierté. En transmettant assidûment tout ce qu’elle apprend à d’autres responsables de familles, elle contribue à combattre les idées reçues et encourage un changement de comportement positif dans sa communauté.
"Je suis fière de ce que je fais pour ma communauté, et je suis heureuse que des personnes du monde entier écouteront mon histoire, qu’elles parlent ou non ma langue."
« Lorsque je transmets mes connaissances au groupe de soutien entre mères, il est souvent très tard, car nous allons à la ferme pour nous former pendant la journée. Pour faire profiter d’autres mères de ma formation, je n’hésite pas à me déplacer la nuit tombée, et pour cela, je peux compter sur le soutien de mon mari. »
Lutter contre les inégalités grâce à l’association villageoise d’épargne et de crédit
Adama est également membre de l’association villageoise d’épargne et de crédit. Elle a remarqué que depuis l’arrivée de l’association villageoise d’épargne et de crédit et de sa caisse dans le village, il y a plus de cohésion et d’harmonie, même au sein de sa propre famille. Ces associations aident les membres à augmenter leur résilience au changement climatique, à gérer leurs finances, à réagir aux événements du quotidien et à investir dans de petites activités génératrices de revenus.
« Lorsque nous n’avions pas encore la caisse de l’association villageoise d’épargne et de crédit, il y avait des tensions entre mon mari et moi, car s’il partait sans laisser d’argent pour nourrir notre famille, j’avais dû mal à réunir la somme dont j’avais besoin. Maintenant, si je me retrouve dans cette situation, je peux emprunter à la caisse et rembourser la somme à son retour. »
Le projet a également permis d’augmenter les revenus et d’améliorer l’état nutritionnel des foyers membres de groupes de soutien de mères au moyen de potagers et d’associations villageoises d’épargne et de crédit.
Adama et le reste du village de Madina ont observé des changements très positifs à la suite de l’intervention d’Action contre la Faim et de MoPADA. Les mères se rendent au centre de santé pendant leur grossesse et pour accoucher, les responsables de familles ont appris les bonnes pratiques en matière d’hygiène et de nutrition pour les enfants et les femmes enceintes et allaitantes, et actuellement, il n’y a que deux enfants qui souffrent de malnutrition aiguë modérée dans le village.
« Avant, beaucoup d’enfants souffraient de sous-nutrition. Maintenant, c’est très rare. »
Action contre la Faim met en œuvre un projet pluriannuel financé par Irish Aid dans 10 chefferies de Sierra Leone, intitulé « Renforcer la prévention et la prise en charge de la sous-nutrition grâce à un programme intégré à Moyamba, en Sierra Leone ».
Sierra Leone
L'actualité liée
Tout ce qui fait l'actualité de notre Action : articles, événements, témoignages, communiqués de presse…
